Moi, c’est Elara.
Je suis une jeune podenca d’un peu plus de deux ans, à la recherche de ma famille.
Avant d’être recueillie, j’ai passé de longs mois à errer dans la rue. J’étais insaisissable, méfiante, invisible. Et puis, un jour on m’a tendu la main, sans me forcer et depuis j’apprends à faire confiance. Tout doucement.
Quand je suis arrivée, je tremblais beaucoup. Je restais prostrée, figée. Je n’osais ni manger, ni dormir profondément. Mais aujourd’hui, après plusieurs semaines, je fais la fête à ceux que je connais. Je dors bien. Je mange avec appétit. Je monte dans la voiture toute seule quand je sens qu’on part en balade. Et surtout, je montre que je suis contente : je fais des petites danses, je « chante » même parfois.
Je ne suis pas une chienne pot de colle. Ce n’est pas mon truc, les câlins. Mais je suis très curieuse, très expressive à ma manière. Et même si les contacts physiques me mettent encore mal à l’aise, je peux m’approcher, poser mon regard sur vous et, à ma façon, vous dire que je suis bien.
J’ai encore peur des hommes. Avec les femmes, c’est un peu plus facile, mais là aussi, il faut me laisser le temps. En balade, je m’en sors bien, surtout avec un copain chien pour m’accompagner. J’adore courir, vraiment très vite. Me défouler me fait du bien. Mais j’ai encore du mal avec les environnements trop bruyants ou stimulants. Il faut savoir contourner les situations stressantes, respecter mon rythme, et tout se passe bien.
Je vis avec d’autres chiens, je choisis mes interactions. Je sais dire quand je ne veux pas de contact. Et je reste polie. Avec les chats, pas d’hostilité, mais on garde nos distances. Mes repas sont importants pour moi, j’en ai peut-être trop manqué, alors je préfère manger tranquille, dans un endroit bien à moi.
Je suis une chienne sensible, autonome, attachante à ma façon. Je ne cherche pas une famille parfaite, juste une famille patiente, douce, qui saura voir ce que je peux devenir si on me laisse le temps. Une famille qui ne me brusquera pas, mais qui m’aidera à m’épanouir, un jour après l’autre.
Parce que même les chiens invisibles méritent qu’on les regarde enfin.
Photos @gueulesdelyonnais